22 et 23 novembre 2001
Avec Christophe Chérix, nous avons abordé la question de
l'imprimé dans l'art des années 60 à nos jours en
insistant plus particulièrement sur les premiers pas du livre d'artiste.
Pendant ces deux jours d'entretien, nous avons vu l'utilisation qu'en
a faite Ed Rusha, précurseur du livre d'artiste, premier également
à le considérer comme un genre autonome, ainsi que la pratique
qu'en avait Lawrence Weiner qui a vu dans le livre d'artiste un moyen
de diffusion de masse ainsi qu'un moyen de créer en échappant
au marché de l'art. Nous avons également approfondi le rôle
de Mel Bochner dans la diffusion des travaux des artistes de l'époque.
Il utilisa le support livre sous la forme de classeurs d'archive notamment
dans une exposition qui fit date intitulée
Working Drawing and Other Visible Things On Paper Not Necessarily Meant
to be Viewed as Art, qui s'est tenue en 1966 à la
School of Visual Art, à New York.
Au même moment il faut souligner l'apport déterminant de
Seth Siegelaub. Ancien galeriste, ce dernier cesse son activité
dans les années 60 pour se consacrer à la publication de
livre d'artiste, support quexpérimentent alors beaucoup dentre
eux. Exemple de la production de l'époque: le Xerox Book
auquel participe Huebler ou Weiner et pour lequel il est demandé
à chaque artiste de réaliser une uvre n'importe où
dans le monde et de la documenter en 15 pages. Parallèlement à
ce travail d'éditeur, Seth Siegelaub mène un travail de
protection des artistes en publiant des contrats qu'ils peuvent utiliser
pour leur compte. Plus récemment, Hans Peter Feldman continue d'avoir
une production de livre d'artiste. Son travail consiste essentiellement
mais pas uniquement en la publication de recueils d'images thématiques,
les images étant trouvées dans les journaux et magazines
passant sous la main de l'artiste.
Nous avons terminé le séminaire en évoquant Allen
Ruppersberg, remis au goût du jour par les années 1990s notamment
par Philippe Parreno. A la différence de Feldman, Ruppersberg fait
réaliser les images qu'il utilise en reprenant une tradition inaugurée
par Ed Rusha lui-même avec la série 26 Gasoline Stations.
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