LE PLANNING FAMILIAL DE GRENOBLE

Le Planning familial de Grenoble fait partie d’un ensemble plus vaste, le Mouvement Français pour le Planning Familial. Le MFPF est une organisation non gouvernementale (Association loi de 1901) qui " agit auprès des pouvoirs publics pour faire reconnaître les droits des femmes à la maîtrise de leur fécondité (contraception, avortement) et lutte pour l'élimination de la violence sexiste. " Le Mouvement est héritier de l’association "Maternité Heureuse" créée en 1956 dont le but était déjà de " proposer la contraception en France et de faire modifier la loi de 1920 qui l'[interdisait]

En 1961, " les premiers centres d'accueil s'ouvrent à la population dans une illégalité qui durera plus de six ans. " Le Planning Familial de Grenoble est le premier de ceux-ci, autour de Georges Pascal, philosophe et Henri Fabre, gynécologue. Il bénéficie d’un contexte particulier : de la Seconde guerre mondiale, Grenoble a gardé un certain esprit de résistance pour lequel braver l’autorité n’effraie pas. La structure créée commence par organiser des débats avant de se scinder en deux : un lieu d’accueil et d’information d’un côté, un centre d’études médicales pour l’orthogénie de l’autre. La section grenobloise prend seule la responsabilité de la création de ce centre, la Fédération nationale n’apportant qu’un soutien officieux. L’ouverture du lieu, le 10 juin 1961, ne se fait pas sans crainte de la part des militants. Pourtant, l’accueil, politique et journalistique est plutôt favorable à l’initiative. Pendant l’été, le lieu est vite submergé de demandes de toute la France au point que le centre se trouve à court de moyens contraceptifs et se voit dans l’obligation d’organiser des filières clandestines pour les acheminer jusqu’à lui, l’importation étant toujours interdite à l’époque.
Devant le succès de cette première expérience, le MFPF ouvre un centre à Paris en octobre de la même année. D’octobre à décembre, des permanences s’ouvrent à Montluçon, Lens, Troyes, Marseille, Nîmes et Brest. Cinq ans plus tard, il y a 42 centres et 37 permanences dans 59 départements.

Sources de renseignements : http://www.planning-familial.org/
Picq, Françoise/ Les Années Mouvement. Edition : 1992. Edition Tierce : Paris, 19