Commons Service Group

En tant que collectif de curateurs, nous nous sommes donné deux mandats, d'une part, d'informer le champ de l'art contemporain de la signification de l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS - accord de l'OMC) pour l'art et la culture, et de faire connaître les mouvements qui s'opposent à la marchandisation de la culture.

Il n'y a aucun débat réel, dans notre champ, sur la signification de l'AGCS et les conséquences probables de son application. Nous voulons changer cet état de choses dans la mesure de nos moyens. Au travers de « manœuvres esthétiques », notre collectif a créé un espace de recherche et de débat sur cette question, et assuré la circulation d'informations en usant des voies de dissémination et d'« inservention». Et c'est parce que nous nous sommes donnés ce mandat et prenons en charge cette mission, que constituer le Commons Service Group nous est apparu nécessaire.

Une alternative artistique.

As a counter balance to the WTO's empire, we recommend art. Le Commons Service Group croit en des voies alternatives. Comme contrepoids aux entreprises de l'OMC, nous recommandons l'art. Nous sommes solidaires des pratiques artistiques qui développent des modalités d'échange alternatives et s'engagent dans des économies subversives.

Nous nous sommes engagés dans des échanges avec des artistes, des théoriciens et des acteurs culturels, afin d'esquisser, produire et disséminer, avec eux et à partir de leurs champs d'expertises spécifiques, des informations sur la signification de l'AGCS. Ces échanges et les actions qui en découlent sont au cœur du processus que nous avons choisi, et contribuent au développement de ce projet curatorial tout en activant le principe de « mettre en commun » des savoirs et productions artistiques.

Un projet.

Notre projet est, en premier lieu, d'ordre conceptuel, l'information sur l'AGCS devient une matière à travailler sur le plan politique comme esthétique. Ce projet se déploie, ensuite, matériellement en plusieurs phases et sur plusieurs supports, comprenant plusieurs formes d'« inservention » : des inserts d'artistes -feuillets volants - glissés dans des publications gratuites d'art, imprimées et en ligne, et un micro-évènement à Venise. Pour inviter des artistes et des publications à collaborer à notre « manœuvre esthétique », nous avons premièrement entrepris de les informer sur l'AGCS. Nous avons choisi des artistes dont les pratiques singulières semblent entrer dans le contexte décrit, sans exiger d'eux que leur travail traite de l'AGCS, mission dont s'est chargé le Commons Service Group.

Ce site web est un kiosque virtuel. Afin de créer une ressource sur l'AGCS adressée au monde de l'art contemporain, nous avons réalisé un kit d'information sur l'AGCS. Nous vous invitons à consulter ce site web régulièrement pour suivre les évolutions de ce projet et des futurs projets du Commons Service Group.

Origines du projet.

Le Commons Service Group est composé d'Heather Anderson (Canadienne anglophone), Jerome Grand (Franco-Américain) et Julia Maier (Française). Nous sommes les trois participants de la Session14 de l'Ecole du MAGASIN, une formation professionnelle aux pratiques curatoriales ancrée dans le Centre d'Art Contemporain de Grenoble. L'Ecole est une programmation du MAGASIN et, chaque année, pour dix mois, accueille une petite équipe recrutée sur concours. Pour développer notre projet curatorial et avant de constituer le Commons Service Group, nous avons initialement entrepris une recherche sur les publications gratuites et leur potentiel critique (1). Cela nous a conduit à interroger les économies du don et les questions de gratuité, de partage, et de mise en commun (2). Au fil de nos recherches, nous avons croisé, d'une part, les questions que soulève l'application prochaine/en cours de l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS, Accord de l'Organisation Mondiale du Commerce, OMC), et, d'autre part, les mouvements œuvrant à la mise en commun des savoirs et productions artistiques (notons les mouvements du logiciel libre sur Internet et les Creative Commons, Indymédia, Wikipédia, etc.) C'est au croisement de ces questions que nous avons choisi d'implanter notre projet curatorial.

Le site de la session14 de l'Ecole du MAGASIN présente l'essentiel des recherches et des productions.

 

Heather Anderson (Canada,1974) est diplômée de l’Emily Carr Institute of Art and Design (Vancouver, 1998). Elle est titulaire d’un Master issu du programme joint d’Etudes Féministes des Universités Mount Saint Vincent, Dalhousie, et Saint Mary's, et en collaboration avec le Nova Scotia College of Art and Design (Halifax, 2003), le mémoire présenté est intitulé Contemporary Canadian Women’s Performance Art: Reading Postfeminism and Third-Wave Feminism. Elle a été assistante curatoriale à la Galerie d'Art MSVU dans le cadre de leur programme annuel d'apprentissage (2000-2001), et a travaillé dans l'équipe de "art handling" à la Galerie Nationale de Portrait à Londres (2004). Après l'Ecole du Magasin, elle continuera à développer une pratique en tant que curatrice, chercheuse, et écrivain.

Jerome Grand (1981, Franco-Américain). Né et élevé en France, j'ai poursuivi mes études à Indiana University (Bloomington, Indiana, USA) où j'ai obtenu un Bachelor of Fine Arts en 2004. Ma formation artistique inclut l'impression et le numérique, ainsi que les installations. De plus, j'ai poursuivi des études de mathématiques, d'histoire de l'art et des cultures contemporaines et media . J'ai créé des sérigraphies et gravures, développé des installations événementielles (voir selected work) et ai contribué au développement et le management d'un espace d'art indépendant. Je poursuivrai ma recherche dans l'impression et l'art numérique à travers ma pratique d'artiste et de curateur et je continuerai à servir le commons.

Julia Maier, née à Strasbourg – France, artiste et chercheuse. Licenciée en Arts-Plastiques et titulaire d’un Diplôme National d’Expression Plastique. J’ai travaillé plus de trois ans en qualité d’assistante en galerie d’art avant d’opter pour un déplacement vers les pratiques curatoriales. Je collabore aujourd’hui pleinement au projet du Commons Service Group. J’entends ensuite poursuivre un travail de recherche et développer des projets artistiques en indépendant.